JACQUES MESRINE EXPERIENCE

 

Apatride : Pouvez-vous vous présenter ?
Marc-Jacques : Moi c'est Marc-Jacques et je suis à la guitare rythmique
Michel-Jacques : (long moment d'hésitation, on lui souffle de tous les cotés « Michel » !!!) moi c'est Michel-Jacques lead-guitare comme on dit
Guy-Jacques : Guy-Jacques, batterie
Emile-Jacques : Emile-Jacques, chant et jolis textes qu'il chante.
Francis-Jacques : Francis-Jacques, basse

A : Pourquoi Jacques Mesrine Xperience ?
Emile-Jacques : Ben il fallait un nom. C'était surtout pour éviter qu'on s'appelle les Chiasses, vu que mon camarade Marc voulait nous appeler les Chiasses.
Je crois même qu'on a failli s'appeler Top Fuel Eliminator. C’était n’importe quoi. Histoire de couper court au débat, j'ai proposé Jacques Mesrine Xperience qui a été adopté à l'unanimité.

A : Est ce que vous avez fait des groupes avant JMX ?
Marc-Jacques : Oui, moi avec le chanteur et l'autre guitariste, nous avions fait The Kabukimen, un groupe plus garage-punk avec un tube planétaire intitulé « Grosse Salope ». On a enchaîné direct après et on a recruté un batteur et un bassiste

A : Pour vous, non ?
Guy-Jacques : Non, moi j'étais vierge, le bassiste aussi. Enfin, à part des petits groupes à droite à gauche comme encore actuellement

A : Vous sonnez très Chaos en France, est-ce que vous vous considérez comme un groupe Chaos ? Avez vous d'autres influences, si oui lesquelles ?
Marc-J : Moi personnellement, j'aime bien les groupes Chaos mais il n’y a pas que ça. De là à dire qu'on est un groupe Chaos. Autrement, au niveau influences, c'est assez large, ça peut aller du surf, des groupes comme les Cramps, les Ramones, enfin là, je parle un peu pour tout le monde. Des groupes qu'on aime. Tout ce qui est sinon punk-rock, vieux trucs ou trucs actuels. les vieux trucs anglais style toutes les compiles d'époque Punk and Disorderly et tout ça, où on retrouve pleins de groupes anglais. Dire qu'on est exclusivement branché Chaos, non. On peut rajouter pleins d'autres trucs.
Emile Jacques : Comme le cor de chasse. Je trouve qu'il n'y a pas assez de cor de chasse dans nos morceaux.

A : Vous avez sorti une démo , comment l'avez vous distribuée et quels échos vous en avez eu ?
Marc-J : Pour l'instant elle est assez peu distribuée, les endroits où on peut la trouver facilement, c'est Teenage Kicks à Tours, sur Paris à Born Bad et à Sonic Machine et on en trouve en VPC sur la liste des Troubadours du Chaos.
Emile-J : Au départ on ne l'a pas faite pour la vendre mais pour nous faire connaître. Pour les exemplaires à vendre, elle existe en trois parfums de 22 exemplaires chacun.
Marc-J : C'est plus pour la donner aux gens qu'on connaît, mais si on nous la demande en dépôt on la laissera.
Michel-Jacques : On l'a plus faite pour l'envoyer et trouver des plans concerts ou envoyer à des zines.

A : Et ça a changé quelque chose pour vous ?
Guy-J : Ca a changé notre vie ! (rires)
Marc-J : Oui moi j'ai eu des échos mais c'est plus des gens qu'on connaît. Pour l'instant, j'en ai envoyé à différents fanzines ou labels sans vraiment mettre de contact pour voir ce que ça va donner au niveau des chroniques. Il faut attendre encore un peu, les fanzines, on les reçoit pas forcément sur Tours donc je profite de monter à Paris pour en choper.Après, quand on voit les gens en concert, ça a l'air de leur plaire.

A : Est-ce que la chanson « Hooligan de Nantes » est inspiré d'une vraie personne ?
Emile-J : Oui ! José Touré existe bien. Il a vraiment joué à Nantes ! Non, en fait, Hooligan de Nantes, le personnage en lui même, n'existe pas, en tout cas on l'a jamais rencontré. C'est un morceau dont l'idée m'est venue suite à une rencontre très arrosée avec la batteur de Garage Lopez , un apéro prolongé où il a
passé une bonne partie du temps à nous expliquer qu'il y avait deux choses capitales dans la vie : l'alcool et le FC Nantes ; des chansons sur l'alcool on en avait déjà fait donc on s'est décidé à faire une chanson sur Nantes dans laquelle il est d’ailleurs fait allusion à Garage Lopez. A partir de là, on a brodé un peu, d'autres personnes que l'on connaît qui habitent Nantes se sont retrouvées incluses dans la chanson. Le Hooligan de Nantes, lui même, après, il existe peut être. C'est le hooligan inconnu !
Marc-J : On est pas très foot de toute façon, à part Michel. Hein Michel ?
Michel-J (il rigole) Oui, je suis supporter du FC Nantes !
Emile-J : C'est une des raisons de la chanson également, pas seulement Mr Lopez

A : C'est quoi la légion des volontaires berrichons ?
Emile-J : Heuuuuuuuu… C'est assez compliqué. Ça remonte à un festival à Bourges. Vers 3H du matin, un ami à nous a commencé à nous expliquerque Dieu avait créé la terre, que la terre avait un sang et que le sang de la terre,c'était le Sancerre. A partir de là, on a commencé à se faire des films sur cette histoire là et c'est comme ça qu'est née la Sancerre Division. Après, la légion des volontaires berrichons, c'est bien sûr une référence de très mauvais goût à la LVF, célèbre lors de la période de l'amitié franco-allemande entre 1940 et 1944 et c'est surtout un petit clin d’œil à RAS.

A : Vous faites une étonnante reprise de la Brigada, vous sentez-vous concerné par les skinheads ou les redskins ?
Marc-J : Ben, la Brigada c'est un groupe qu'on aime bien musicalement, tout le discours qui va avec, c'est autre chose. Moi ça me dérange pas, au contraire,
car je suis assez proche de ça, mais bon faut pas tout mélanger musique et politique forcément . On est concerné mais il n'y a aucun skin dans le groupe, on est pas issu du milieu skin
Michel J : On est pas plus skinhead que punk Chaos !
Marc J : A la base, on est des fans de punk-rock, en gros. Actuellement tous les groupes skins, que certains appellent street punk (ça doit faire moins sale que oi !) , ben, cette musique là, on l'aime bien, mais on est pas skin et le punk-rock, pour nous, ça englobe le tout.
Emile-J : On a repris Chanal plus à cause du vrai Chanal que de la Brigada. Nous ce morceau là on l'aime bien parce qu'il rentre dans notre trip. On a un morceau qui s'appelle Dutroux, on allait pas passer à coté d'un morceau qui s'appelle Chanal ! Que ce soit Brigada ou n'importe qui qui le fasse.
Michel-J: Nos références sont plus là dedans que dans les références musicales.

A : Qu'est ce que vous pensez de la scène à Tours ?
Marc-J : Pour les groupes qu'on a déjà vu il y a pas mal de groupes bien, je pense, dans des styles différents. En oï !, il y a Mickey Porno, plus rock'n roll, les Vibrafingers, Fingertips, plus garage/ punk rock, The Mysterious Asthmatic Avenger ou BDK et les Roller Coaster.
Emile-J : Par contre, on a plus de nouvelles d’Alan Jack.
Marc-J : Heu c'est encore une mauvaise boutade (note d'aurélie : j'ai rien compris) (note à l’attention d’Aurélie : Alan Jack était un bluesman célèbre à Tours dans les années 80. Ca fait au moins dix ans qu’il est mort). Je sais qu'il y a pas mal de groupes hardcore mais moi je connais pas trop ça, parce que niveau musical ça va 5mn.
Emile-J : Il y a aussi une petite scène anarchopunk avec Foetus Party mais ils sont pas tous de Tours.
Michel J : Moi, j'aime bien Rubin Steiner .
Marc-J : Oui, notre ami footballeur aime aussi la techno.
Michel J : Au niveau groupes, ça va, c'est plutôt au niveau lieux pour jouer que Tours n’est pas bien fourni .
Marc-J : A part le Napoléon pour les petits lieux, le Bateau Ivre, c'est pas vraiment adapté, il reste la MJC de Joué, des trucs comme ça qui sont beaucoup trop gros, on peut y pas faire de petits concerts. Les bars sur Tours qui font des concerts, il n’y en a quasiment plus, je sais que des fois il y a des concerts dans d'autres bars mais c'est plutôt anecdotique je pense.

A : Des concerts, vous en avez fait beaucoup, où ça, comment ça c'est passé ?
Guy-J: Plein partout around the world.
Marc J : On a que deux mains et ça devrait tenir dessus à peu près pour l'instant
Emile-J : Une petite dizaine. Souvent assez privés, dans des soirées, des trucs comme ça. Les seules affiches qu'on ait partagées, c'est le dernier avec Cri
d'Alerte au Napoléon, on a aussi joué avec les Katillers à la Corbeille d'Osier et, dans un autre style, dans un endroit qui n'existe plus, avec un groupe
québécois qui s'appelle Le Nombre. Ils font un truc plutôt sixties
Michel J : Tu nous demandais si la démo avait changé quelque chose pour nous, ben là oui, on s'oriente vers quasiment une date par mois

A : Donc, ça c'est bien passé ; sans problème ?
Marc J : Oui, maintenant, on a enlevé les cagoules parce qu'on avait trop chaud enfin surtout moi donc maintenant on remet les moustaches

A : Ca faisait trop P4 ?
Marc J : Oh moi je m'en foutais l'association ne m'affole pas, c'est vrai qu'on nous l'avait dit mais quand on a mis des cagoules c'était pas du tout dans cet esprit là.
Emile-J : Des cagoules, il y en a eu plein d'autres ils ont rien inventé non plus ! Il y en a eu 15000 avant !
Marc J : On est pas corse non plus.. Mais peut être qu'un jour on fera un concert déguisés en Corses
Michel-J: A Bastia « support your local band »
Marc J : Je ne sais pas si l'humour passera mais bon!
Guy-Jacques : Pour les concerts, il y en a un où on était franchement trop saouls, c'était pas terrible, c'était plus une répète en live

A : Vous avez des textes très originaux, c'est quoi vos thèmes de prédilection et refusez-vous le cliché ?
Emile-J : Heuuu… on parle des choses qui nous touchent, de notre vie, ça se résume essentiellement à sexe, violence et football (rires) Bon, d'accord, le foot, c'est limité à une personne. Après, les textes, il n’y a pas de thème particulier. A l'origine, ils composaient la musique et je collais des paroles dessus. Mais vu que ça allait pas assez vite au niveau de la mise en place, maintenant, je leur fournis des paroles et ils me trouvent une musique.Michel-J : Ce qui ne va d’ailleurs pas beaucoup plus vite !
Marc J : Au moins, on a les paroles maintenant
Emile-J : Pour ce qui est du cliché, non, tranquille, noir et blanc, couleur, pas de problème.
Michel J : Pourquoi tu nous parles de cliché ?

A : Ben d'habitude les groupes c'est je marche dans la rue je bois et j'ai ma crête dressée.
Michel J : Ca, c'est parce qu'on a plus de cheveux
Guy-J : Parle pour toi !!
Emile-J : On essaie de sortir un peu de « tous ensemble, l'unité, car quand nous seront unis, nous serons tous ensemble » on essaie de trouver plus orignal.
Marc J :Ca nous fait rigoler aussi. Je pense que les gens ne voient pas tous les clins d'œil.
Michel J : On est plus un groupe à clin d’œil qu'à message (félicitations communes devant tant de prose)
Emile-J : Tu pourras le mettre en accroche ça « On est plus un groupe à clin d’œil qu'à message, dit-il en fronçant les sourcils ». Ca, c'est bien vrai ça !
(rires) T'aurais dû faire de la pub, toi. Pour que les gens se rendent compte de l'étendue des dégâts, il faudra que, dès que le site sera fini, on mette les paroles en ligne vu que dans le feu de l'action, il peut y avoir des trucs qui leur échappent
Marc-J : Enfin, en concert, je sais pas, mais sur la démo, je pense qu'on comprend bien les paroles
Emile-J : C'est la moustache, ça. En concert, ça aide pas
Guy J : Moi, avant la démo, j'avais jamais compris les paroles
Emile-J : Et pourtant il est resté depuis !

A : Si mes infos sont bonnes, il y a un végétarien dans le groupe
Marc J : Oui, c'est moi qui mange pas de viande

A : Ca vient de la scène punk ou pas du tout ?
Marc J : Non non !

A : Ca se passe bien avec les mangeurs de viande ?
Marc J : Oui oui, moi je m'en fous, je suis pas straight-edge ou quoi que ce soit, quand on mange ici une pizza ou n'importe quoi, ben j'ai droit à ma pizza
sans ma viande, si on va faire un autre concert où il y a un plat de viande, c'est pas grave, je vais toujours trouver autre chose, un bout de pain ou autre. C'est pas un problème.
Emile-J : Tant qu'il boit de la bière, on l'accepte avec nous. S’il y a un végétarien, on a pas encore trouvé un sobre ! Pourtant on a cherché.
Marc J : Ca n’a jamais posé problème, c'est pas un acte politique
Emile-J : Il est surtout moins insupportable depuis qu'il a arrêté de manger de la viande. Parce qu'avant, quand il mangeait des kebabs, il était terrifiant donc ça nous enlève un bon poids. Toujours des endroits où on ne se battra pas !
Marc J : Oui je ne fais plus de frisbee avec les pitas !

A : Mesrine, Yvette Horner, Léon Zitrone. Vous avez une imagerie assez kitsch 70's-80's. Est-ce que ça fait partie de votre univers ou c'est pas recherché ?
Marc J : Ca fait partie de notre âge plutôt je pense (rires) à part le batteur qui est un peu plus jeune et le chanteur. Lui, c'est plutôt les années 50 (rires)
Emile-J : J't'emmerde ! P’tit con !!! (rire général)
Marc-J : C'est vrai que la moyenne d'âge du groupe, c'est 35 on va dire
(débat sur la moyenne d'âge)

A : C'est peut-être pour ça que ça fait Chaos
Marc J : En tout cas si c'est kitsch, c'est pas volontaire
Emile-J : Le fait qu'on aie choisi de parler de Mesrine, déjà. Quand je parle de Mesrine, je vais pas parler de Claire Chazal, y'aurait un problème. Si on
veut pas trop faire anachronique autant rester dans le même truc et Mesrine ça va faire quand même 25 ans qu'il a eut son accident de voiture. Le 2 novembre prochain, on va commémorer les 25 ans de sa mort et du superbe carton de Papy Broussard

A : Vous en pensez quoi de Mesrine ?
(gros blanc)

Emile-J : Il avait un coté communicateur très développé autour de ses actes, il a réussit la plupart du temps à retourner la situation à son avantage alors que, dans certains cas, il a pas été glorieux glorieux. Je le considère un peu comme le descendant de la bande à Bonnot, anarcho tout ça.
Marc J : Ce coté Robin des Bois
Emile-J : Robin des Bois, j'irai pas jusque là ! Bande à Bonnot je veux bien mais
Robin des Bois, faut pas pousser non plus !
Marc J : Ca reste un cliché ; pour l'histoire, je pense que ça n'a pas été un tendre. C'est comme la bande à Bonnot, Action Directe, les Brigades Rouges. Ca
a toujours un icône rebelle, c'est un peu rigolo, c'est juste pour ce coté là. Après, les actions qui ont été faites par ces groupes ou personnages, on peut ne pas adhérer à fond dans le truc.
Michel J : Ce qui nous plaît le plus dans Mesrine c'est son coté travestissement
Emile-J : On aime bien la moustache et les Ray Ban. Chez Mesrine, c'est encore ce que l'on préfère.

A : Vous avez des projets comme un album ?
Emile-J : On y réfléchit
Michel J : S’il y a un label intéressé. Apatride records, ça n'existe pas encore ?
A : Si, mais on fait que des CDR.

A : Quelque chose à rajouter ?
Guy-J : De la bière dans mon verre
Michel J : Voilà, on cherche à tourner dans des régions inconnues, nous sommes en quête d'aventure.