LA PROPRIÉTÉ CREE LE VIOL Par Claude guillon, tiré de son ouvrage « pièces à conviction »
Le débat sur le viol senlise dès le départ. Tribunaux ou pas ? Cest la trente-sixième roue du char; elle a une gueule de cercle vicieux. Bon, cest le problème de lautodéfense des femmes. On ne peut épiloguer sans fin sur la pureté idéologique de telle ou telle méthode. Lautodéfense, dont la légitimité est indiscutable, est en soi contradictoire et aussi peu pure que possible puisquelle met aux prises des exploités. Donc, à débattre uniquement : lefficacité de ci ou ça. Porter plainte, ridiculiser ? Court terme et individuel, et surtout partiel, donc faux. On sait très bien analyser la misère sexuelle, disent-elles. Voire ! Le viol nest pas spécifiquement un comportement lié à (issu de) la misère sexuelle (ce qui la médicaliserait : les violeurs doivent guérir). Le viol est un comportement de propriétaire, de maître. Daccord, on sait doù ça vient, léducation, etc. Important : les maîtres nexistent que grâce à la touchante complicité de leurs esclaves. Le violeur est lavant-garde dispersée, mais efficace, de la monogamie. Ses victimes sont les victimes publiques de la monogamie. Lidée de derrière ma tête : toute femme qui se fait la propriété dun mec, c'est-à-dire lui réserve une exclusivité sexuelle-affective, est en état de viol. Ce viol peut être assorti ou non de violences physiques. Ne pas déduire que la femme mariée, violée dans la rue, na que ce quelle mérite. Mais elle na que ce quelle accepte déjà ailleurs. Doù, se battre contre le viol (ou les maris cogneurs) sans lutter contre le couple monogamique, revient à réclamer le choix de son aliénation, en attaquant une conséquence et pas sa cause. (Humour) : lutter contre la monogamie suppose au moins de ne pas aimer soi-même un seul mec. Pour les tenantes du « chacun à le droit de baiser comme il veut ! », disons quaprès avoir été largument des curés (qui défendent la chasteté et le mariage), il peut parfaitement devenir celui des violeurs. Pourquoi diable, des mecs à qui on permet de devenir des maris ou des amants exclusifs se priveraient de violer en prime ? Doù sortiraient-ils un tel sens de la nuance ? Entre le flicage plus ou moins feutré de vos tendres couples et la main au cul dans le métro, où se cache la liberté des femmes ? Pour en sortir. Replacer le viol dans la totalité de notre aliénation, sa suppression, dans la totalité de notre révolution sexuelle. Se battre contre la propriété en refusant dêtre objet, mais aussi dêtre proprio (pas vrai, mec !). Se battre pour ça contre la jalousie, contre le couple, contre la différence amours vraies/amours faciles, etc. et le dire. Et que vienne le temps où les femmes draguent dans la rue, parlent, suivent, abordent ceux-celles quelles désirent ! (Faut-il encore souvrir à son désir). Que les femmes désirent, quelles décident ! Les mecs se sentiront bien plus mal à laise quau vu de simples représailles antivioleurs Je trouve au violeur lavantage de la violence ouverte et claire. Cest un ennemi reconnu par toutes. Le mari (ou) lamant exclusif est dans ton lit, dans ta tête. Cest à lui que je réserve ma haine, il ne vient pas du dehors lui, il est chez toi. Pour gagner, il faut à nos objectifs et à notre stratégie (et oui, cest la guerre !) la même clarté quà la violence des violeurs. Voilà. Tout ça, cest des mots trop courts. Des mots damour pour toi que je naborderai pas demain par crainte de tagresser, des mots pour mes amours qui nont pas dhomme mais des amants. Je vous embrasse.
A QUOI SERVENT LES PEDOPHILES ? (Même auteur, mêmes sources que précédemment)
( ) Comment se fait-il que les rapports érotiques avec des « enfants »-comportement que lon dit (découvre ?) extrêmement répandu, pour ne pas dire commun, et qui semble susciter (soudain ?) une réprobation unanime- ait pu perdurer dans lignorance ( ?), lindifférence ( ?) ou la complicité ( ?) générales ? Sil sagit de rapports sans violences physique particulière, mais plutôt dattouchement par exemple, on entend dire couramment quil faut « foutre la paix aux enfants ». plus que la représentation, évidemment fantasmatique, de lenfance comme un moment de pureté, me frappe ici limage très négative, violente, voire criminelle de ladite « sexualité ». Autrement dit : la « sexualité », ces gestes honteux, ce crime, cette faute ( ?) que tout le monde commet (subit ?), les enfants la découvriront « bien assez tôt ». On remarque que la sexualité à un statut unique du point de vue de la mentalité éducative. En effet, on dira de dautres formes de contraintes (se lever tôt, aller à lécole 5 jours sur 7, obéir au maître, se taire, etc.), y compris de contrainte physiques très violentes exercée sur des nourrissons (supporter la faim, ne manger quà dheures fixées par dautres, se « régler »), quelles doivent être imposées et intégrées le plus tôt possible. Il existe bien des violences, des souffrances identifiées comme telles, et jugées formatrices. On avance souvent lidée que lenfant, nayant ni information ni représentation de la « sexualité », ne peut être que traumatisé par sa découverte. Paradoxalement, on déplore aussi que, du fait même de son ignorance, lenfant nait pu, sauf violence particulière, réaliser la caractère immoral ( ?), délictueux, traumatisant ( ?) des gestes échangés ou subis. Le rapport « pédophilique » serait donc, pour lenfant concerné, une initiation jugée prématurée ( ?), mal faite ( ?), brisant un tabou, un lien social ( ?). Mais dans cette hypothèse, quel peut-être ce « lien », ce « secret » partagé ( ?) par les adultes, et dont les enfants doivent être écartés ? (Jusquà quel âge au fait ?) Les campagnes de prévention cherchent à donner à lenfant une image du « pédophile » ; elles donnent en creux une image de la « sexualité » comme gratification que les enfants peuvent légitimement refuser à ladulte. Dès lors, comment se fait-il quun garçon ou une fille de moins de 15 ans, auquel la loi ne reconnaît pas le droit de refuser quoi que ce soit dautre de ce que les adultes entendent lui imposer, soit supposé ne pouvoir accepter ou désirer le plaisir charnel ? Difficile dimaginer dans le discours dénonciateur de la « pédophilie », et le plus souvent ( ?) chez le « pédophile » lui-même, un rapport érotique autre que copié sur le modèle machiste-reproducteur : la pénétration (vaginale ou anale). Autrement dit, difficile dimaginer un érotisme adapté au partenaire (en lespèce, un enfant impubère), quel que soit son âge, ses goûts, son histoire et son développement sexuel. Pourquoi un amant capable de tendresse et dattention envers un partenaire de 30 ans ne saurait-il pas en faire montre avec un partenaire de 10 ans ? Il nest pas étonnant quen matière de « comportements sexuels », le pire soit réservé aux enfants, puisque lensemble des agissements adultes leur assigne le dernier rang dans la hiérarchie sociale, du point de vue du droit à la dignité, et le premier quant à la production de honte. Les adultes ont honte de leurs enfants. La violence, la contrainte, le viol ne semblent pas considérés seulement, et normalement oserais-je dire, comme des caricatures de la « sexualité » (on ne dit pas « érotisme » qui suppose culture hédoniste, jeux, etc.) mais comme une représentation fidèle de celle-ci, révélée trop tôt ( ?) aux enfants. La prise de conscience (relative, confuse et porteuse de régression moralistes et théoriques) des violences (entre autres sexuelles) faites aux enfants, peut-elle ouvrir pour eux de nouveaux droits ? |